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Championne sur le terrain et après les matchs : l’athlète olympique Jen Kish partage son histoire à l’occasion de la Journée mondiale des troubles bipolaires

Publié 27 mars, 2023 dans Bell Cause pour la cause, French par 0

Chaque année, la Journée mondiale des troubles bipolaires (en anglais) est célébrée le 30 mars. Il s’agit d’une excellente occasion de sensibiliser et d’informer le public sur cette maladie qui touche environ 2,2 % des personnes au Canada et plus de 46 millions de personnes dans le monde.

Le trouble bipolaire, anciennement connu sous le nom de maniacodépression, se caractérise par des sautes d’humeur qui peuvent avoir une incidence sur la capacité d’une personne à s’épanouir au travail, à l’école ou dans ses relations au quotidien. Ce trouble apparaît généralement à la fin de l’adolescence ou au début de l’âge adulte. Puisqu’il s’agit d’un trouble récurrent, la plupart des personnes qui en sont atteintes connaîtront plusieurs épisodes de manie ou d’hypomanie et de dépression au cours de leur vie.

Bien que la stigmatisation liée à ce trouble puisse nuire à un diagnostic précoce, définir une routine de traitement stable peut réduire considérablement la gravité des épisodes bipolaires. Grâce à des ressources telles que la thérapie, la médication, le soutien par les pairs et les changements en faveur d’un mode de vie sain, de nombreuses personnes atteintes de troubles bipolaires peuvent s’épanouir avec le soutien de leurs amis et de leur famille.

À l’occasion de la Journée mondiale des troubles bipolaires, nous nous sommes entretenus avec l’athlète olympique Jen Kish. Lors des Jeux de Rio en 2016, Jen a mené Équipe Canada à sa toute première médaille de bronze olympique en rugby à sept féminin. Après s’être retirée du sport en 2018, Jen a annoncé avoir reçu un diagnostic de trouble bipolaire à l’occasion de la Journée mondiale de prévention du suicide en 2020. Elle a partagé ouvertement son diagnostic, afin d’aider d’autres personnes qui pourraient être en difficulté.

Jen est une athlète canadienne et une défenseure de la santé mentale qui utilise sa plateforme afin de créer des changements positifs pour les autres. Afin de changer les choses vous aussi, la campagne On doit changer ça de Bell Cause pour la cause vous encourage à vous joindre au mouvement en passant à l’action dans votre propre communauté.

Nous avons tous un rôle à jouer afin de créer un pays où toutes les personnes ont accès au soutien dont elles ont besoin. Pour en savoir plus sur la façon dont Jen a commencé à agir en faveur de la santé mentale, lisez l’entrevue ci-dessous.


Au départ, qu’est-ce qui vous a incitée à demander de l’aide pour votre santé mentale et en quoi le fait d’avoir reçu un diagnostic a-t-il changé les choses pour vous?


Grâce à ma femme aimante, j’ai trouvé le courage de chercher de l’aide pour mes problèmes de santé mentale après avoir pris ma retraite du rugby plus tôt que prévu. Son soutien et sa nature attentive m’ont aidée à détecter les changements subtils dans mon comportement qui étaient un signe révélateur d’un problème plus profond. Elle m’a encouragée à rencontrer un professionnel et à faire le premier pas vers un avenir meilleur.

Le diagnostic a été un moment décisif et il a permis de mieux me découvrir. Il m’a également incitée à prendre soin de moi. Pouvoir enfin nommer les ombres qui me hantaient et savoir que je n’étais pas la seule à vivre ces difficultés a été une expérience libératrice. J’ai pu prendre en charge ma santé mentale, développer ma résilience et m’accepter comme que je suis.


Selon vous, quelles sont les idées fausses les plus répandues sur les personnes atteintes de troubles bipolaires? Quelles sont les ressources qui vous ont permis d’en apprendre davantage sur la réalité des troubles bipolaires?

Il existe de nombreuses fausses idées sur ce trouble, mais les plus courantes sont que les personnes bipolaires sont incapables de fonctionner, ou qu’il existe une approche unique en matière de soins. En apprendre davantage sur mon diagnostic et comprendre comment il a une influence sur ma vie m’a été utile. Les ressources telles que les livres, les forums en ligne, les discussions avec des professionnels et les groupes de soutien ont également été très bénéfiques.

Dans les moments difficiles, de quelle manière vous êtes-vous sentie le plus soutenue par les personnes de votre entourage?

Dans les moments les plus difficiles de ma vie, le soutien de mon entourage a été extrêmement précieux. Qu’il s’agisse de membres de l’équipe, d’amis ou de membres de la famille, la présence de personnes prêtes à m’écouter ou à me donner un coup de main s’est révélée inestimable.

Mais j’avais parfois l’impression que certaines de ces personnes ne comprenaient pas vraiment ce que je vivais, et c’était très frustrant. À certains moments, j’avais l’impression que les gens ne faisaient que dire des banalités au lieu de vraiment m’écouter. Ils disaient : « Tout arrive pour une raison » ou « Reste positive et les choses vont s’améliorer ». Même si je savais qu’ils avaient de bonnes intentions, ces commentaires me paraissaient souvent insensibles à la douleur et aux problèmes bien réels que je vivais.

Qu’est-ce qui vous a poussée à partager votre diagnostic en 2020?

Dans le monde d’aujourd’hui, où partager beaucoup de choses est souvent la norme, il peut encore être difficile de parler ouvertement de ses problèmes de santé mentale. C’est toutefois pour cette raison précise que j’ai décidé de partager mon diagnostic de trouble bipolaire en 2020 – parce que je sais pertinemment à quel point le fait d’être aux prises avec une maladie mentale peut nous isoler et nous stigmatiser. J’ai réalisé qu’en gardant mes difficultés secrètes, je ne faisais que perpétuer la stigmatisation liée à la maladie mentale. Je contribuais à l’idée reçue selon laquelle les problèmes de santé mentale doivent être cachés et dont il ne faut pas en parler. Cela ne me convenait pas.

Et qu’avez-vous appris jusqu’à présent de votre engagement en matière de santé mentale?

Grâce à mon travail de sensibilisation, j’ai appris que la santé mentale est tout aussi importante que la santé physique. En fait, elles sont interdépendantes. Lorsque notre santé mentale est bouleversée, notre santé physique l’est également, et vice versa. Par ailleurs, l’une des choses les plus importantes que j’ai apprises est l’importance de partager nos histoires.


« Lorsque nous nous ouvrons à propos de nos difficultés, nous permettons aux autres de voir qu’ils ne sont pas seuls. Il n’est pas facile de parler de nos moments les plus sombres, mais cela peut aider à faire tomber les barrières qui nous maintiennent dans l’isolement et la honte.»


Au cours de votre carrière exceptionnelle, comment avez-vous vu évoluer la conversation sur la santé mentale des athlètes?

La conversation a radicalement changé au fil des ans : la santé mentale est désormais considérée comme un élément important de la santé générale et du bien-être global des athlètes. La sensibilisation est beaucoup plus importante et les gens du milieu sont plus familiers avec les défis liés à la gestion de la santé mentale. Améliorer la compréhension et l’acceptation de la santé mentale et souligner son importance ont contribué à créer un environnement beaucoup plus favorable à l’épanouissement des athlètes. Ces changements les encouragent également à aller chercher de l’aide lorsqu’ils en ont besoin.

Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un aux prises avec des problèmes de santé mentale?

Il est important de se rappeler que vous n’êtes pas seul et qu’il y a toujours de l’espoir. Les problèmes de santé mentale peuvent être une source d’isolement et d’accablement, mais il existe des moyens de gérer votre santé mentale et d’obtenir l’aide dont vous avez besoin. Demandez l’aide de vos amis et des membres de votre famille qui vous soutiennent, consultez un psychologue ou un thérapeute, et veillez à prendre soin de vous. Vous avez suffisamment de force, vous êtes capable de grandes choses et digne d’être aimé ainsi que de recevoir des soins.


Merci à Jen d’avoir partagé son histoire et d’encourager les gens à en apprendre plus sur le trouble bipolaire et sur les moyens d’obtenir de l’aide. Pour en savoir plus sur la Journée mondiale des troubles bipolaires, consultez www.ibpf.org (en anglais).


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