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Ann Douglas : Concilier les rôles de mère et de défenseure de la santé mentale

Publié 20 janvier, 2016 dans Bell Cause pour la cause par 0

Ann Douglas est une auteure passionnée, une conférencière talentueuse et une experte dans le rôle parental. Elle est également la mère de quatre enfants qui ont tous souffert de différents problèmes de santé mentale. Inspirée par son rôle de parent et sa propre expérience comme patiente confrontée à des problèmes de santé mentale, Ann s’est donnée pour mission de motiver les gens qui en ont besoin.

Auteure canadienne renommée, Ann a publié de nombreux ouvrages, dont ‘The Mother of all Parenting Books’ et Parenting Through the Storm: How to Handle the Highs, the Lows, and Everything in Between, qui abordent les défis auxquels font face les parents d’un enfant ayant des problèmes de santé mentale et des troubles neurologiques.

Membre du comité de rédaction du site Web du réseau Portico de santé mentale et de toxicomanie, Ann est également une collaboratrice active de l’équipe des médias sociaux de la Croix-Rouge canadienne. Elle anime régulièrement des conversations en ligne sur le rôle de parent et la santé mentale par l’entremise de Morneau Shepell Children’s Support Solutions, de l’International Bipolar Foundation et de Partners for Mental Health. Ann présente également des conférences dans le cadre de séminaires sur le rôle de parent et la santé mentale, organisés partout au pays.

Nous nous sommes entretenus avec Ann pour en savoir plus sur ses expériences et son expertise.

Qu’est-ce qui vous a amenée à vous engager dans la défense de la santé mentale?

Je voulais que les gens sachent qu’il est possible d’avoir à la fois une maladie mentale et une vie formidable. Vous n’avez pas à choisir l’une ou l’autre.

C’est ce que m’a appris mon expérience comme personne ayant un trouble bipolaire et dont les membres de la famille sont également aux prises avec différents problèmes de santé mentale.

J’ai à cœur de partager mon histoire afin que ceux qui reçoivent un diagnostic de maladie mentale, ou qui connaissent un proche à qui cela arrive, ne soient pas terrifiés ou découragés. Un diagnostic n’est qu’un élément d’information à votre sujet. Cela ne vous définit pas et n’a certainement pas à vous limiter. Il est possible de bien vivre avec une maladie mentale, et je veux m’assurer que notre société le sache.

Quelle a été votre plus grande difficulté comme mère d’un enfant aux prises avec une maladie mentale?

Il y a tellement de difficultés liées au rôle de parent d’un enfant qui souffre d’une maladie mentale. On se sent stressé et accablé. On n’est pas sûr de ce qu’on peut faire pour aider. On se fait beaucoup de soucis pour son enfant. Et on se sent souvent seul. Parfois, on éprouve de la frustration et de la colère et à d’autres moments, on se sent triste que la vie soit si difficile pour son enfant. On vit toutes sortes d’émotions, parfois toutes en même temps.

Mais l’une des choses les plus difficiles, c’est de sentir que vous et votre enfant êtes jugés par des gens qui ne comprennent pas ce que signifie d’être un enfant aux prises avec une maladie mentale ou d’être le parent de cet enfant. Les gens doivent comprendre qu’avoir un enfant ayant de tels problèmes ne fait pas de vous un mauvais parent, tout comme le fait d’être un enfant aux prises avec la maladie mentale ne fait pas de lui un « mauvais » enfant.

Si vous pouviez livrer un message aux parents qui vivent une expérience semblable à la vôtre, quel serait-il?

Ne vous sentez pas coupables de faire des choses qui vous font du bien, comme d’aller prendre un café avec une amie ou de profiter d’une belle journée pour faire une promenade. Prendre soin de soi n’est pas un luxe, c’est une nécessité. Vous ne pouvez pas mettre votre vie et votre bonheur en suspens en attendant le jour où votre enfant ne souffrira plus. Vous devez faire ce qu’il faut pour prendre soin de vous-même et trouver de la joie dans votre vie dès aujourd’hui, même si vous traversez avec votre enfant une période vraiment pénible.

Cela ne signifie pas que vous ayez à faire un choix. Vous pouvez vous sentir vraiment attristé par les difficultés qu’éprouve votre enfant et vous donner en même temps la permission de goûter au bonheur dans votre vie. Il s’agit en fait d’un cadeau pour vous et votre enfant parce qu’un enfant qui souffre a besoin du parent le plus fort et le plus en santé possible, et mérite de l’avoir.

À quoi ressemble votre réseau de soutien dans les moments où votre famille fait face à des difficultés?

Cela ressemble à une famille enveloppée de bienveillance. Nous sommes très, très chanceux…

Premièrement, j’ai trois sœurs formidables qui sont pleines de ressources et me sont d’un grand secours – exactement le genre de personnes dont vous avez besoin lorsque vous avez peur et vous vous sentez dépassé par les événements. Elles ont été là pour moi et mes enfants à maintes reprises.

Je suis également très chanceuse d’avoir trois grandes amies qui ont vécu des expériences semblables avec leurs enfants. Leur amitié a été une source incroyable de soutien et de sagesse au fil des ans. Mon amie Darlene vient dîner avec moi et m’écoute raconter mes inquiétudes et mes frustrations. Mon amie Lori m’envoie des courriels d’encouragement provenant du monde entier. Et si je suis trop longtemps sans envoyer de courriel à mon amie Karen, elle m’appelle pour me demander comment je vais réellement.

Et cela n’est qu’une partie de tout le soutien dont ma famille a bénéficié au cours des années. Tellement de personnes nous ont apporté leur aide lorsque nous en avions le plus besoin. Je n’oublierai jamais la fois où nos voisins sont arrivés au beau milieu de la nuit pour garder nos trois garçons alors que notre fille devait être envoyée d’urgence à l’hôpital.

Selon votre expérience, quels conseils donneriez-vous à des parents qui ont besoin de soutien?

Rappelez-vous qu’il y a des gens qui ne sont pas simplement disposés à aider, mais ont vraiment à cœur de le faire. Le fait d’aider les autres procure beaucoup de joie et de satisfaction. C’est comme ça que nous sommes faits. Ne privez donc pas quelqu’un du plaisir d’aider votre famille lorsqu’elle en a besoin. Gardez simplement à l’esprit qu’un jour vous aurez l’occasion d’aider une autre famille, peu importe la forme que cela prendra.

Permettez-moi de réitérer mon conseil le plus précieux : Vous n’avez pas à être seul face à tout cela. Dites aux autres ce dont vous avez besoin et soyez prêt à accepter l’aide qu’on vous propose. Reconnaissez que vous avez besoin des autres – vous vous sentirez tellement mieux.

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